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L’importance des amis

Quelles relations doivent entretenir les membres du groupe? De quelle manière chacun doit-il regarder son prochain? La logique veut que si une personne considère son compagnon comme quelqu’un d’inférieur, alors il voudra être son professeur et lui enseigner comment mieux se comporter, et cela en fonction de ses critères. Il se trouve que la relation ne sera pas basée sur l’amitié mais sur un rapport de professeur à élève.A l’inverse, cette même personne peut considérer son compagnon comme quelqu’un lui étant supérieur, dont elle voit qu’elle a tout à apprendre de lui. Le compagnon lui apparaîtra par conséquent comme un rabbin, et non comme son ami.

Or, c’est quand il voit que son ami est au même niveau que lui, qu’il peut l’accepter comme tel et s’unir avec lui. Etre «ami» implique une situation d’équivalence. C’est une évidence sur le plan intellectuel. S’ils ont les mêmes aspirations, ils décideront de s’associer. Ils commenceront alors à avancer vers la réalisation de leur but commun, tous deux voulant en tirer des bénéfices.

Par exemple, deux compagnons de mêmes opinions et travaillant ensemble afin de réaliser un bénéfice auront le sentiment d’être sur un pied d’égalité. Mais aussitôt qu’un des deux a le sentiment d’être plus compétent que l’autre, il n’acceptera plus le statut antérieur d’égalité. Il voudra mettre en place une association ou le partage des gains sera fixé en proportion de la contribution, de la valeur de chacun (25%, 33% etc.). Dans ce cas, il ne s’agit évidemment plus d’un partenariat d’égal à égal.

Par contre, lorsque l’on parle d’amitié, quand les amis sont ensembles, c’est-à-dire quand ils sont unis, alors ils sont égaux. Cela s’appelle «l’union». Un groupe qui partage ses bénéfices de manière inégale peut-il être qualifié «d’uni»?

Bien évidemment, toute aspiration à l’amitié doit être basée sur le fait que tous les gains dont bénéficiera l’amitié devront être divisés à parts égales, sans occultations ni fraudes. Tout doit être fait dans un esprit d’amour, de gentillesse, de vérité et de paix.

Il est dit: il est néanmoins dit que deux conditions doivent être remplies afin que quelqu’un s’élève spirituellement:

Etre toujours à l’écoute et accepter les valeurs de l’entourage malgré leurs contradictions.

Que l’entourage soit toujours important comme il est écrit: «Dans la majorité du peuple, réside la majesté du roi».

Satisfaire à la première condition nécessite de se considérer comme l’élément le moins avancé des amis. On sera alors à même d’accepter l’opinion de tous. Car une personne se considérant comme importante ne peut pas recevoir de quelqu’un de moindre importance. A fortiori, elle ne peut pas être inspirée par les mots de celui de moindre importance. Seul celui qui est de moindre importance peut être inspiré par les valeurs d’une grande personne.

Satisfaire à la seconde condition nécessite d’honorer son ami comme s’il était le plus grand de sa génération. Alors, le groupe environnant influencera sur lui comme s’il était l’environnement désiré «car la qualité est plus importante que la quantité».

Pour réaliser la condition «chacun doit aider son ami» il suffit que chacun soutienne autrui, comme s’il vivait exactement la même chose. Mais du fait que chacun doit apprendre de son prochain, alors la relation d’élève à professeur existe, c’est-à-dire il doit considérer son ami comme plus important que lui même, que cet ami lui soit supérieur.

Mais comment considérer son ami comme plus important que soi-même lorsque l’on se sait posséder de plus grandes vertus que lui, lorsque l’on se sait être plus doué, avoir meilleur caractère, etc. ?

Il y a deux manières d’appréhender cela:

1.      Il faut que la foi soit supérieure à la raison, lorsque l’on a choisi d’être ami avec cette personne, et ainsi son opinion est au dessus de la raison.

2.      D’un point de vue plus naturel, avec logique. On a déjà choisi d’être ami avec cette personne, et décide de l’aimer, or, sur le chemin de l’amitié, on ne voit pas toujours les qualités de son ami mais également ses défauts –aussi réels qu’ils puissent être. Il ne doit pas les prendre en compte. Les écritures affirment: «l’amour couvrira tous les crimes» .

Nous voyons qu’il est dans la nature humaine de repérer le mal chez l’enfant du voisin et de ne pas le voir chez son propre enfant. Si les enfants d’une personne se trouvent être critiqués, elle se mettra immédiatement à les défendre en invoquant toutes leur qualités.

A ce propos, où se situe la vérité? Ses enfants sont-ils réellement vertueux, et son courroux lorsque l’on parle de ses enfants est-il justifié? Voici ce que j’ai appris de feu le kabbalist Yéhouda Ashlag:

En effet, tout homme a des atouts et des handicaps. Et le voisin et le père disent la vérité, à la différence que le voisin ne parle pas depuis la position qu’a un père pour son fils. Il n’a pas ce type d’amour pour l’enfant.

Par conséquent il ne voit que ses handicaps. Ce point de vue sert mieux ses intérêts, il se sent supérieur à lui et peut ainsi valoriser ses propres enfants. C’est vraiment ainsi qu’il voit les choses. Telle est la vérité, c’est ce qu’il voit. Mais que voit-il en fait? Uniquement les choses qui lui font plaisir.

Le père aussi voit la vérité, mais il ne regarde que le bon côté de ses enfants et ne peut en pas voir les mauvais côtés. Voir le mauvais côté ne lui apporte aucun plaisir. C’est pourquoi ce qu’il dit est vrai car il ne voit que les aspects qui peuvent lui faire plaisir; à savoir les vertus.

Il en ressort que là où il y a de l’amour fraternel, la loi en la matière veut que l’on ne voit que le bien chez son ami et non ses défauts. Par conséquent, si quelqu’un voit un défaut chez son ami c’est qu’en réalité le défaut se trouve en lui-même, et qu’il fait du tort à ses amis, c’est pour cela qu’il voit les défauts chez ses amis.

Il devrait voir dès à présent que ce n’est pas son ami qui doit se corriger mais que lui-même le doit. Il ressort des propos ci-dessus, qu’il ne faut qu’il voit que son ami accepte de corriger ses défauts, ceux qu’il a vu chez son ami, mais lui-même doit se corriger, dans le fait qu’il a fait du tort à leur amitié. Et quand il se sera corrigé alors il ne verra plus que les qualités de son ami et non plus ses défauts.

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